Toujours plus connectée, la ville de demain se veut également plus intelligente, s’appuyant pour cela sur le développement des nouvelles technologies et de l’intelligence artificielle. Mais pour fonctionner ainsi, les infrastructures locales et équipements urbains doivent pour accéder et traiter un grand volume de données grâce à des dispositifs rapides, performants et fiables. On parle alors d’ « Edge Computing », c’est-à-dire la capacité à traiter des données au plus près de leur source. Et pour cela, les micro datacenters de proximité, déployés à l’échelle locale, en l’occurrence au cœur des villes intelligentes, constituent des solutions idéales.
Sommaire
Qu’est-ce qu’un micro data center ?
Tout le monde ou presque a déjà entendu parler des datacenters, ou centres de données, ces infrastructures abritant des réseaux d’ordinateurs et de baies de stockages où s’alignent à l’infini des serveurs informatiques. Si ces datacenters constituent la pierre angulaire du web, c’est notamment parce qu’ils permettent le stockage et le traitement des innombrables données, qu’elles soient privées ou publiques, accessibles à tous ou en accès restreints. Et lorsque l’on imagine ces datacenters, on pense notamment aux infrastructures d’acteurs incontournables du web comme Google ou Facebook. Mais l’évolution du secteur de l’IT, des nouvelles technologies, de l’intelligence artificielle et de leurs usages multiples crée un besoin pour le déploiement de structures plus petites et plus locales. Cela est possible grâce au micro datacenter.
Un micro datacenter est un équipement de traitement de données de petite taille qui peut être déployé rapidement et facilement dans un emplacement donné (des entreprises, des services publics, le milieu urbain…). Il est conçu pour fournir une infrastructure informatique de base, y compris le stockage, le traitement et le réseau, pour une petite organisation ou une application spécifique. Un micro datacenter peut être utilisé pour exécuter des applications sensibles à la latence, pour fournir un accès à distance à des données et à des applications, ou pour fournir une solution de sauvegarde et de reprise après sinistre.
Qu’est-ce que l’Edge Computing ?
L’edge computing est une approche de traitement de données qui consiste à exécuter des applications et à traiter des données le plus près possible des utilisateurs ou des sources de données. Au lieu de traiter les données dans un datacenter centralisé, l’edge computing permet de traiter les données à la périphérie du réseau, souvent sur des équipements de bord (edge devices).
L’edge computing a pour objectif de réduire la latence et d’améliorer la réactivité des applications en exécutant le traitement de données le plus près possible des utilisateurs finaux. Cela peut être particulièrement utile dans les applications qui nécessitent un temps de réponse rapide, tels que les systèmes de contrôle de la circulation, les applications de réalité augmentée et les systèmes de sécurité.
Les micro datacenters peuvent être utilisés pour mettre en œuvre l’edge computing en fournissant une infrastructure de traitement de données de proximité. Ils peuvent être déployés rapidement et facilement dans des emplacements stratégiques pour offrir un accès rapide aux données et aux applications.
Les micro datacenters urbains au service de la smart city
Avec les développements des villes du futurs, amenés à plus intelligences (on parle de « smart city »), le traitement de la data constituera un véritable enjeu pour les villes urbaines. En effet, les villes intelligentes de demain ont vocation à s’appuyer sur les nouvelles technologies de l’information et de la communication pour améliorer les services, réduire leur coût et faciliter le quotidien de leurs habitants.
Et qu’ils s’agisse de proposer une meilleure utilisation des ressources énergétiques, de réduire l’impact environnementale de la vie urbaine, ou encore d’améliorer la sécurité dans l’espace urbain ou sur la route, tout est question de récupération de la data, de stockage et de traitement des données.
Le recours aux technologies de l’information locale semble inévitable, et ce pour plusieurs raisons :
- Proximité : pour traiter l’information avec précision et rapidité, le facteur de proximité des données est essentiel. En effet, accéder et traiter, parfois en temps réel, des données stocker à l’autre bout du monde n’aurait aucun sens. Grâce aux micro datacenters, les données de la smart city sont stockées et traitées sur place, garantissant ainsi une facilité d’accès et une grande rapidité dans les réponses apportées.
- Sécurité : la question de la sécurité des données est cruciale. Les récentes attaques au « rançongiciels » sur des organismes publics et de santé l’ont montrée. L’association de ressources sur le cloud avec l’IT locale permettra de se prémunir de ces risques et des blocages qu’ils peuvent engendrer, cela sans grandes contraintes pour l’espace urbain puisque, chaque service important pourrait bénéficier de son micro datacenter.
- Fiabilité : nombreuses sont les entreprisses du secteur de l’IT à proposer leurs solutions de stockage de la data. Pourtant, malgré tous les dispositifs de sécurité dont elles disposent, il n’est pas rare de voir des plantages ou accidents sur des datacenters majeurs. Or, que ce soit pour la gestion du trafic, des éclairages voire d’équipements de santé, il est inenvisageable de voir la smartcity sombrer dans le chaos pour cause de problèmes d’accès et de traitement des données. En optant pour le micro-datacenter, souvent doublé en local et sur un serveur majeur, il est plus facile de garantir la fiabilité des services.
Les usages inattendus des micro datacenters
On envisage très souvent la pollution numérique sous l’angle de la fabrication et du retraitement des équipements (ordinateurs, smartphones, serveurs…) parce qu’elle est visible. Pourtant, la pollution numérique est aussi « invisible ». En effet, les datacenters, indispensables au fonctionnement du web et des ressources en ligne sont particulièrement gourmands en énergie pour leur fonctionnement et leur refroidissement, et donc, vous l’aurez compris, émetteurs de chaleur.
Ainsi, de grandes entreprises assurant la gestion de grands datacenters ont déjà entrepris de récupérer la chaleur émise par les serveurs pour chauffer les bâtiments en hiver ou chauffer l’eau toute l’année.
Avec le déploiement à l’échelle locale des micro datacenters, cela sera assurément possible pour toute entreprise qui sera équipée. Sans être trop ambitieux, l’intérêt sera ici de mettre à profit cette chaleur jusqu’alors perdue.