À l’heure du deuxième tour de la présidentielle, les professionnels de l’immobilier observent surtout les positions respectives des candidats sur les crédits immobiliers et sur l’avenir de l’ISF. Focus sur les propositions des candidats face aux inquiétudes et attentes des professionnels.
Emmanuel Macron : des mesures plus complètes
Emmanuel Macron propose plusieurs nouvelles mesures en ce qui concerne le secteur de l’immobilier et de l’emprunt immobilier durant son quinquennat. Tout d’abord, il projette de revoir le fonctionnement de l’ISF et de mettre en place un impôt sur la rente et sur la fortune immobilière. Toutefois, Emmanuel Macron envisage de ne pas toucher aux tranches et aux taux de l’ISF. Le seul changement notable serait alors d’en retirer les valeurs immobilières, et entre autres les titres ou l’épargne.
Par ailleurs, le candidat Macron a également déclaré vouloir revoir la taxe d’habitation en imposant une exonération de taxes pour 80 % des ménages français. Emmanuel Macron compte également poursuivre l’encadrement des loyers. Par contre, sur ce sujet, il propose de le réévaluer pour ne l’appliquer uniquement que dans les endroits où il y a un besoin réel d’encadrement.
Emmanuel Macron propose, en outre, de développer la construction immobilière dans les zones tendues. Cette mesure permettrait d’augmenter le nombre de logements disponibles dans ces zones à forte demande. Enfin, il propose de mettre en place le bail-mobilité et l’intermédiation locative afin d’inciter les propriétaires privés à mettre à disposition leurs logements à des associations d’insertion qui vont ensuite les louer aux foyers les plus modestes.
Enfin, le candidat Macron espère créer 30.000 logements pour les jeunes.
Marine Le Pen : peu de mesures, mais plus avantageuse
Comme il fallait s’y attendre, les propositions de Marine Le Pen dans le domaine de l’immobilier tranchent en plusieurs points sur celles d’Emmanuel Macron. En effet, elle compte préserver l’ISF, la loi Pinel et l’APL. Ainsi, en préservant l’ISF, Marine Le Pen compte garder un dispositif incitatif pour accélérer les investissements immobiliers dans le cadre de la loi Pinel. En réponse à la proposition de Macron sur la création de milliers de logements, Marine Le Pen compte garder l’APL en l’état pour faciliter l’accès à l’immobilier pour les jeunes.
Toutefois, si les professionnels s’inquiètent surtout de l’inexistence effective de propositions de la part de la candidate sur la question de l’immobilier, ils le sont d’autant plus par son projet de sortie de l’Union européenne et du retour au franc. Les professionnels pensent qu’une telle initiative va surtout pénaliser les emprunteurs immobiliers à cause d’une remontée importante et brusque des taux d’emprunt, couplée avec une baisse importante de la masse monétaire. Les professionnels estiment qu’une sortie de l’Europe va chambouler tout le secteur du financement de l’immobilier, notamment au niveau des donneurs d’ordres comme les Caisses de Dépôt et les agences de gestion des HLM.