La zone euro est un terme devenu familier depuis le début de la crise grecque et des risques croissants de surendettement de plusieurs pays membres de l’Union Economique et Monétaire (UEM, autre nom de la zone euro). Cette zone regroupe 17 pays, soit 322 millions d’habitants, qui ont tous la même monnaie et dont les pays sont soumis aux mêmes règles économiques.
L’idée de monnaie unique est loin d’être une idée nouvelle car c’est sous le règne de Napoléon III, en 1865, que fut instaurée la première tentative sous le nom d’Union Latine. C’est lors du traité de Maastricht, en 1992, que prend définitivement forme l’idée de monnaie unique pour les pays européens. Ce besoin s’est fait sentir dès les années 70, à la suite de la mise en place de la PAC, la Politique Agricole Commune, qui connut des difficultés à cause de l’absence d’un taux de change contrôlable entre les pays.
La zone euro est régit par 3 grands traités principaux après celui de Maastricht. Il y a eu : Amsterdam en 1997, Nice en 2002 et Lisbonne en 2007. Ces traités ont permis de définir puis d’adapter les critères du pacte de stabilité et de croissance qui est la base de la politique économique des pays vivant avec la même monnaie. Ces traités furent aussi l’occasion de s’adapter à l’élargissement de la zone euro. Ce pacte de stabilité, complété par le « Six Pack », est l’un des objectifs de la zone. La volonté de vivre avec une monnaie commune, se doter d’une cohésion de groupe pour parer aux difficultés et aux crises en coordonnant les politiques budgétaires, voilà les moyens que se donne la zone euro pour assurer la pérennité de la monnaie unique.
Au sein de la zone euro, les relations entre pays sont marquées par l’existence de l’Eurogroupe. Sous ce nom se cache l’ensemble des ministres des finances des pays utilisant l’euro en vue de travailler et d’harmoniser les politiques économiques. Au-delà de l’Europe elle-même, cette alliance donne du poids à la zone notamment dans les périodes difficiles où sa cohérence lui permet de tenir des négociations avec les autres puissances internationales ou le FMI, en parlant d’une seule et même voix dans le monde.
Les difficultés rencontrées par la zone euro
Toutefois, la zone euro a pris une résonnance particulière dans les médias depuis le début de la crise de la dette, crise ayant débutée avec les difficultés de la Grèce avec sa dette publique. L’Irlande, le Portugal et l’Espagne viennent aujourd’hui grossir la liste des pays dont la zone euro n’a pas suffi, malgré ses critères et ses mécanismes de régulation, à maîtriser la dette publique. Dans le cas du Portugal et de l’Espagne, il s’agit avant tout d’une dette privée, celle des banques qui devient publique de par l’intervention de l’Etat pour sauver les banques. Au-delà même de la crise, cet épisode met surtout en avant les difficultés structurelles de la zone pour effectuer des contrôles sur les déséquilibres entre les états, principalement l’écart du taux d’inflation. Dans une actualité moins récente mais pas moins liée à la crise actuelle, l’UEM a montré ses limites lors de la crise financière de 2008, en ne pouvant obliger les banques à révéler l’étendue de leurs pertes alors même que les pays de la zone euro ont dû les renflouer à hauteur de près de 4600 milliards d’euros sous forme de prêts et ou de garanties.
La zone euro est encore victime de son déficit en mécanisme de surveillance et en poids politique. La crise actuelle lui permet de montrer ses limites et le chemin à parcourir est encore long au vu des divergences des grands pays européens sur l’avenir de la zone euro.