Avec une augmentation de près de 70% de la consommation de tabac en Afrique de 1990 à 2010, le tabagisme est devenu un phénomène de société en Ethiopie, tout comme dans les pays du Nord.
Pour enrayer cette évolution, le parlement éthiopien vote en 2014 une loi interdisant de fumer dans les lieux publics. Cafés, restaurants, écoles ou encore bâtiments religieux, l’interdiction concerne aussi bien l’intérieur que l’extérieur des établissements.
C’est ainsi qu’en 2015, Mekele devient la 1ère ville d’Ethiopie non-fumeurs. La loi, appliquée très strictement dans cette agglomération, prévoit des sanctions plus que dissuasives à l’encontre des contrevenants (1.000 Biir éthiopiens/50$, soit environ la moitié du salaire moyen éthiopien).
Le cancer étant en forte augmentation, ces mesures visent à réduire le tabagisme actif mais aussi passif, tout en enrayant le marché des cigarettiers dans cette partie du continent.
Dans la population éthiopienne, les réactions restent partagées, même si les personnes opposées à cette loi se font peu entendre (le régime politique d’Ethiopie étant très autoritaire).
Si certains restent fumeurs à leur domicile, une partie de la population aurait décidé d’arrêter la cigarette, ou du moins de diminuer leur consommation. D’autres voix s’expriment sur les bienfaits de cette loi, qui a désenfumé les espaces publics du tabac :
« Si vous entriez dans un café avec de la fumée, vous ne pouviez rien dire parce que cela faisait partie de la vie sociale. C’était complètement accepté. Cette interdiction est une très bonne idée », confie John Hailé Selassié.
Une chose est certaine : Mekele peut aujourd’hui se targuer d’être une ville où l’on ne croise aucun fumeur dans ses rues !